Vous n’êtes pas sans savoir que la municipalité de Jarville-la-Malgrange a décidé de construire une nouvelle école sur l’espace vert Val-du-Moulin. Nous voulons vous alerter sur ce projet et ses conséquences.
Aucune étude sérieuse sur la rénovation des écoles n’a été présentée comparativement à cette construction
La rénovation énergétique des bâtiments d’enseignement, et plus principalement des groupes scolaires primaires, selon la Caisse des dépôts, se situe environ à 540 euros HT/m² (https://www.senat.fr/rap/r22-800/r22-80015.html).
L’école Erckmann-Chatrian a une empreinte au sol d’environ 2000 m². En prenant vraiment large, deux étages (4000 m²), l’estimation du coût de la rénovation serait d’environ 2 millions d’euros. Jarville-la-Malgrange possède 3 écoles primaires et 2 bâtiments d’école maternelle (https://www.jarville-la-malgrange.fr/inclusive-et-solidaire/vie-scolaire/ecoles/).
Selon le ratio exposé ci-dessus la rénovation des 5 bâtiments scolaires coûterait environ 10 millions d’euros. Nous sommes loin des 18 millions d’euros pour la construction d’une seule école !
À notre connaissance aucune étude sérieuse de la part de la mairie concernant la rénovation n’a été faite.
Exemples de rénovation :
- Restructuration de l’école maternelle de la commune de Rosières-aux-Salines en Meurthe-et-Moselle : 2,4 M€
- Transformation de l’école de Bouvron en Loire-Atlantique : 2 millions €
- Le groupe scolaire « L’écol’eau » La Chevallerais (44) : 1,8 millions €
- Rénovation du groupe scolaire Jules-Verne, maternelle La Fontaine à Dieulouard : 1,3 millions €
Un coût démesuré pour la commune qui impacte les impôts : hausse historique cette année !
Ce projet de nouvelle école est estimé à 18 millions d’euros. Il est trois fois supérieur au budget d’investissement annuel de la ville.
Ce projet pourrait endetter la ville durablement et compromet les investissements futurs. Les impôts fonciers ont déjà augmenté pratiquement de 13% (part communale) cette année. Notre municipalité nous a expliqué qu’il fallait qu’elle joue sur le « levier fiscal » pour équilibrer le budget. Pour information la dette de la commune est déjà de 9 millions d’euros en 2023.
Qu’en sera-t-il si ce projet se réalise ?
De plus ce coût ne concerne qu’un seul bâtiment. Que deviennent les autres écoles ?
Une construction sur une zone qui a déjà été inondée
L’actualité nous rappelle tous les jours la recrudescence des catastrophes liées au réchauffement climatique. Plusieurs exemples montrent les conséquences désastreuses de constructions en zones inondables. Pour rappel, le Val-du-Moulin, où le projet devrait être construit, était classé zone inondable jusqu’en 2023. Après un changement de classement, la zone est devenue non inondable, la Préfecture ayant donné son accord sous réserve « de la prise en compte des remarques de l’État ».
La suppression d’un espace vert central et social
L’espace vert, sur lequel le groupe scolaire doit être construit, était un lieu central de rencontre des habitants de tous les quartiers de la commune. Il abritait une aire de jeux pour les enfants, des potagers partagés, bénéficiait d’un petit bois tout proche. C’était le lieu de toutes les manifestations festives et sportives tout au long de l’année.
Les jeux ont été détruits par la commune juste avant la manifestation contre ce projet le 1er juin 2024, privant les enfants pendant tout l’été de ce lieu.
À l’heure où la tendance est à la conservation des espaces verts, la municipalité actuelle veut détruire un lieu important pour les habitants. Cette action va complètement à l’encontre de la loi ZAN (Zéro artificialisation nette).
La loi ZAN du 20 juillet 2023 vise à renforcer l’accompagnement des élus locaux dans la mise en œuvre de la lutte contre l’artificialisation des sols et à répondre aux difficultés de mise en œuvre du ZAN sur le terrain.
Une diminution continue du nombre des enfants scolarisés
Pour la rentrée scolaire 2024, 54 classes ont été fermées dans les écoles de Meurthe-et-Moselle. Le département compte environ 1400 élèves en moins pour cette rentrée.
Au niveau de la France, le nombre d’élèves scolarisés diminue d’environ 67 000 par rapport à l’année précédente, soit une baisse très significative des effectifs. Ce recul concerne principalement le premier degré (maternelle et élémentaire), avec une diminution notable d’environ 55 000 élèves dans ce segment. La baisse résulte en grande partie de la diminution de la natalité ces dernières années, influençant directement les effectifs scolaires.
Exemple : Consultez l’article du Parisien sur la fermeture de classe dans une école fraichement rénovée
Un financement qui n’est pas bouclé
Le projet de loi de finances 2025 repose sur un effort budgétaire de grande ampleur, à hauteur de 60 M€ d’économies. Les mesures de consolidation porteront prioritairement sur la dépense qui représente près de 57 % du PIB en France contre moins de 50 % en moyenne dans l’ensemble des pays européens en 2024. Sur les 60 milliards € d’économies à réaliser, les deux tiers (environ 40 M€) seront portés par des mesures de réduction de la dépense publique.
La mairie reste très floue sur le financement de cette école et aux dernières nouvelles le budget n’était pas bouclé. Ce projet risque fort de voir l’endettement de notre commune s’aggraver et la contribution financière du citoyen augmenter de façon significative.